3 janv. 1977

Père-Cent - Mars 1966

Souvenir de sépulture du "Père Cent"
Article d'Yvan Stretzyk, Le Messager, Juillet 2011.

L'école est finie !, A l'heure de la sortie des classes, rappelons qu'autrefois I'événement était souvent fêté, avec 1a manière, par les élèves" A l'instar des conscrits, les promotions de l'Ecole nationale de l'horlogerie (ENH) à Cluses sculptaient leur quille, et assistaient cent jours avant la fin des cours aux obsèques du "Père Cent". Une tradition aujourd'hui désuète, mais qui aura marqué ies esprits un certain 14 février 1966 à Thonon...

Parmi les Chablaisiens présents ce jour là, Claude Mérandon, de Lully. Fin 1966, j'avais 20 ans, raconte-t-il, et j'étais inscrit à f ENH en BTS de micro-mécanique. Le cercueil du "Père Cent" était précédé par un curé et deux enfants de chœur en costume... A savoir trois élèves qui avaient réussi à emprunter ces habits sacerdotaux au curé du plateau d'Assy, prétendument pour une représentation théâtrale ! Le cortège funèbre, agrémenté de chants en rapport avec I'ENH et ponctué de stations répétées en ville (pour des prières peu orthodoxes), a traversé Cluses, accompagné de certains professeurs " bons vivants”, soucieux de respecter les traditions estudiantines.

Puis finalement les processionnaires ont quitté Cluses << en car pour certains, en aoitures pour les autres, rappelle M. Mérandon. “A I'époque, j'avais une 2 CV. " Mais pourquoi Thonon? " Sans doute parce qu'Annecy avait refusé. Il fallait demander I'accord de Ia police municipale. Et Thonon n'avait encore sans doute jamais vu de "Père Cent" ? Mais c'était plutôt bon enfant: il n'y avait qu'une voiture de police qui nous suivait, et c'était suffisant. " Quant aux badauds, " ils trouvaient ça plutôt exotique ! A midi, les élèves se sont arrêtés au "Comte Rouge", pour un déjeuner " fort arrosé ", précise Jean-François Lanvers.

A table, lecture des grâces, réhydratation intensive des convives, musique blues et franche rigolade. Puis le cortège est reparti, passant par la place Jules-Mercier, s'arrêtant pour des incantations devant le bar "Le Marly", descendant rue Vallon, arrivant au funiculaire pour Ie longer jusqu'au port de Rives... " Mais Ià, Ies gendarmes ne voulaient pas nous laisser mettre le cercueil à I'eau ; ils nous ont autorisé à le faire à Corzent. Ce que nous avons fait - on était obéissant, à l’époque!

Mais ce temps est révolu, ne survivant que dans les souvenirs des participants et dans quelques photographies heureusement conservées. M. Lanvers les a mises en lignes, et en a même fait un petit montage vidéo.  

Ce qui suit est le reportage imagé de l'enterrement du Père-Cent à Thonon, en Mars 1966. La plupart de ces photos nous viennent de Claude Veckman. Merci de nous faire part des précisions que vous pourriez y apporter et de compléter certains noms manquants...

Cliquez sur les images pour les aggrandir...

















































Sortie du « Cercle Amical », fins prêts pour la procession ; on reconnait, entre autres, Bouvard, Béné, Pasquier, Toullat, Vittet, Marty et Chevrier.




















L’abbé Toullat était déjà fortement spirituel, d’avantage encore que ses enfants de cœur Pasquier et Vittet, mais beaucoup plus que Marty (au fond...)





















Laissant les fameuses classes « préfabriquées » derrière, la procession conduite par Mariettan, Pellizari et Chaffard quite l’enceinte de l’ENH...



















Bien callé contre les grilles de l’ENH, l’abbé Toullat exhorte ses fidèles à mener une vie simple et saine, sans libations et plaisirs excessifs, regl
ée en somme sur un mouvement d'horlogerie...
























Le cortège traverse Bonneville et se dirige vers le Léman en chantant de pieux cantiques.






























Mariettan en compagnie d'un « micro-m
écanicien inconnu » qui d'après la CIA pourrait bien être Béné...




















Une autre « pause-prière » à Bonneville...





























Apaches et Horlos regroup
és à Bonneville avec, au premier plan, Jean-Marie Peyrin au saxo.







































Thonon: La procession se regroupe devant le bar « Le Marly » et poursuit ses incantations.






















Thonon : Dernière prière avant de passer à table au Comte Rouge






















Envoyez la musique ! Varcin (prof de dess-dus,) André
et Peyrin






























Pour le plaisir de Messieurs Merotto et ??? , Peyrin et André entonnent « Take Five... »





























[ ???] se porta volontaire pour dire les grâces avant le repas...





















À la fois tristes et déshydratés, tous se mirent
à table...





















Varcin en train de rire du s
érieux dont semble faire preuve son collègue Dufour





















La musique « blues » de Peyrin et d’André contribua à maintenir une ambiance très digne pendant tout le repas
...




















































En dépit des tragiques circonstances, Béné n'avait pas la décence d'affecter un air contrit
























Il n’y a aucun doute que la fin tragique du Père-Cent avait largement déstabilisés la plupart de nos camarade















































...Particulièrement éprouvé par le deuil, Zanarolli est soutenu par Grando et Jean-Luc Descombes





















... Alors que Bouvard tente lui aussi de consoler un camarade atterr
é































La « mise au Léman » du Père-Cent fut une opération délicate qui exigea la présence d’un grand nombre de techniciens qualifiés
























Vogue, vogue, Père-Cent sur les eaux du bleu Léman !























Fins prêts (???) pour le retour en bus ; de gauche à droite, rang du haut : Chevrier, Béné, inconnu, Bouvard, Servage.
Rang du centre : Anthoine, Zanaroli, Blanc, inconnu, J.L. Descombes.
Rang du bas : Sauthier, Bétend, Claret.


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